THE SHORT STORY : A DOUBLE BILL/ REGARDS CROISÉS SUR LA NOUVELLE
Two collections of short stories :
Teasing generic conventions,
Conjuring the artistic worlds of painting and cinema into their narrative imagination.
Deux recueils de nouvelles :
Jouer avec les conventions du genre,
Convoquer l’univers de la peinture et du cinéma dans leur imaginaire narratif.
TRAJECTORY
By Richard Russo (2017)
Four short stories, four thresholds ushering uncanny guests into the house of fiction.
Four cardinal points directing us to unchartered narrative continents, Following the lead suggested in the title.
A range of characters faced with different dilemmas and crises—decisions to be made in spite of fear, resentment, or just the weight of life:
To face up to a student who plagiarizes.
To decide to accept oneself and the other, and rejoice in the feeling that the current winter will not be the last.
To reject, or accept, a brother in the midst of emotional turmoils, and existential queries.
To launch into script writing, and undertake the journey—physical and mental— between Los Angeles and New York.
Circumstances to address.
Possibilities to articulate.
Designs to sketch.
Films on the move.
The narration conjures poetic and novelistic tricks, and proposes forays—or trajectories—into alternative storytelling modalities, and unexpected modes of the imagination.
A choreography of bold yet determined gestures on the stage of narrative conventions.
And a polyphony of sort.
OMBRES ET MURMURES : QUAND LA SCÈNE DEVIENT UN MONDE
De Thomas Thérèse (2018)
Une série de courtes nouvelles en prose à vocation poétique— autant d’anachorèses créatrices, de « retirements » (à l’instar du personnage dans Le Maitre de Santiago) dans un contexte saturé d’images.
Comme les peintures de David Hockney : regarder le moment, et faire prendre conscience au lecteur de l’activité de regarder.
Une invitation double : voir et re-voir.
Une dimension méta-fictionnelle réitérée par les textes consacrés au cinéma, où l’activité du spectateur est également donnée à voir.
Compléments et déclinaisons de certains thèmes à travers la récurrence des sections en alternance avec des sections uniques.
Digressions filmiques qui proposent d’autres « visions » et constituent autant de « suppléments » de l’acte de voir, à travers le détour par un autre art.
L’acte de voir et ses limites, interpellations à poursuivre pour découvrir dans l’avènement du texte suivant un prochain point de vue. Pointillisme à la Seurat.
Le retour de certains titres—comme l’on peut parler du retour des personnages pour les romans balzaciens et faulknériens, par exemple—rythme cette invitation.
La ponctuation et la mise en page ébauchent autant de convocations à voir la page comme espace de mise en regard—espace de jeu avec les images et les mots. Et avec notre curiosité.
Telle la couverture et son blanc à remplir, écrire, ou peindre. A habiter.
Marie Liénard-Yeterian